[Saturday Legend Fever] Le briquet (Andersen)

Aujourd’hui, je vais vous raconter un conte de mon enfance qui m’avait marqué. Attention, je préviens, comme la plupart des contes d’Andersen (que j’aime beaucoup) la morale est plutôt du genre “ceux qui sont démerdes s’en sortiront qu’importe les moyens utilisés” plutôt que “c’est les gentils qui gagnent à la fin. En l’occurrence, ici, le “héros” s’emmerde pas trop avec la morale ce qui ne l’empêche pas de ne pas s’en tirer trop mal. Mais trêve de blabla, c’est parti!

Donc on est dans une époque indéfinie, type moyen âge avec du fantastique dedans. Le fantastique en question, je le précise, ne surprend jamais personne dans les contes d’Andersen. On parle avec des animaux, on vole dans le ciel, on se téléporte, mais tout ça est tout à fait normal ma bonne dame.

En l’occurrence, aujourd’hui, on se promène avec un soldat qui rentre de campagne.

Bonjour je suis un soldat, mais comme je suis un feignant j’ai pris ni mon sac ni mon arme, juste mon sac de couchage.

Donc ce brave soldat marche tranquillement pour aller on ne sait où quand il rencontre sur le chemin une vieille femme qui lui demande de s’arrêter  Alors on est à une époque ou les gens ils sont gentils (quoi que, vous allez voir la suite de l’histoire) et ils continuent pas à marcher le plus vite possible quand quelqu’un leur demande quelque chose dans la rue. Donc ce brave gugusse s’arrête, et tape la causette avec la vieille.

S’pas possible un soldat ça sait pas s’habiller, hein, viens que je te remette ça.

Alors la vieille, elle lui sort une histoire pas possible, genre qu’elle veut lui donner des sous. C’est déjà pas le truc louche, hein. Mais bon. Alors le soldat, tu parles il est intéressé  Et alors va y qu’elle lui explique un truc de fou:

Derrière lui, la bas y a une souche creuse. Jusque là, ok. Mais donc le gars il faut qu’il descende dedans. Bon, on commence un peu à partir en vrille. Mais à l’intérieur, donc, il va trouver une immense pièce avec des lumières qui flottent de partout, et des lanternes. Et trois grandes portes. Avec les clés dessus. Et qu’il doit rentrer dans la première, et qu’il verra un gros coffre avec un chien posé dessus. Ce chien la aura des yeux grands comme des soucoupes.

Alors il faut pas qu’il s’effraye, il prend le chien et il le pose sur la nappe que la vieille elle va lui donner. Ensuite il ouvre le coffre et il prend autant de pièces de cuivre qu’il veut. Bon, là on commence à se dire que la vieille, elle doit pas être à jeun.

Attendez parce que c’est pas fini. Une fois qu’il aura pris du cuivre, si il veut mieux, il pourra aller dans la porte à coté, ou cette fois il y a un gros chien avec des yeux grands comme des “roues de moulins’. Tout de suite, on sent le truc crédible. Aprés, donc, le soldat il fait pareil, il pose le chien avec ces yeux en roues de moulin sur la nappe, il ouvre le coffre et dedans y a plein de pièces d’argent. Du coup, ben c’est mieux que le cuivre, pourquoi pas commencer direct par là mais bon…..admettons. Sauf que là, je pense que la vieille elle est passée au cran au dessus.

Et puis vous savez quoi? Si il en à pas assez, ben le soldat il peut aller dans la dernière pièce ou il va trouver un chien assis lui aussi sur un gros coffre. Et lui, il aura des yeux aussi grands que la tour de Copenhague.

J’ai même pas besoin de faire de légende rigolote ou de choisir une photo décalée tellement c’est l’hallu 😀

Vous imaginez donc la scène  Ok, et donc le brave soldat, ben il prend le chien avec ces yeux la (mais quelle est la taille de son corps???) il le met sur la nappe tout pareil, et puis dans le coffre il y a plein de pièces d’or. J’ai envie de dire ben la vieille fallait commencer par là plutôt que de nous embrouiller avec tes histoires de chiens. Mais bon. Le soldat il dit ok, ça marche, mais qu’est ce que tu veux en échange? Pas fou, il sent bien que c’est trop beau (enfin, beau, je parle pas des chiens hein) pour être vrai.

Alors la vieille elle lui dit que non mais elle en échange elle veut juste qu’il lui remonte un briquet que sa mère à elle elle a perdu dans ces pièces là il y a de ça des années. Mais le briquet il à aucune valeur hein, non non c’est juste sentimental. Bien sur bien sur. On y croit tous hein.

Alors le soldat il descend dans le trou et il prend d’abord des pièces de cuivre en mettant le chien sur la nappe, il fait pareil avec le chien aux pièces d’argent, et il finit par se remplir les poches de pièces d’or. Lui non plus il a pas compris qu’il aurai du commencer par là, c’est le moment ou on peut tout(e)s se sentir supérieur(e)s d’y avoir pensé.

Et puis alors il tire la corde pour dire à la vieille de le remonter. L’autre lui demande si il a bien pensé au briquet. Alors le soldat il avait oublié, il cherche, il le trouve et il remonte.

La, éloignez les enfants, c’est parti pour moins rigoler tout de suite.

Parce que le soldat il demande à la vieille c’est quoi donc son briquet… Et elle, elle lui dit non mais rien de spécial du tout voyons. Il lui demande une dernière fois en faisant lui aussi les gros yeux.

Alors la vieille, on va le cracher le morceau?

Et comme au final la vieille elle lui demande de s’occuper de ses fesses parce qu’elle à respecté sa part du marché et qu’il est riche, alors le soldat il a une réaction vachement mesurée, comme je vous en laisse juge: il décapite la vieille. Je voulais ici vous mettre un dessin marrant mais j’ai eu l’imbécillité de taper “décapitation” dans la barre de recherche google et j’en ai pour une semaine à m’en remettre.

Donc.

Alors notre tueur tout fier, part avec le briquet, et ses poches pleines de pognon vers la ville voisine. Il va mener grand train, descendre dans les meilleurs hôtels  dans les meilleurs restaurants, bref, aucun remords et enjoy la vie.

Il commence à se faire remarquer, et finit par être accepté dans la haute bourgeoisie.

Ouais, je suis content, je suis riche, je vais enfin pouvoir me racheter une cravate.

Il se prend même à rêver de la princesse du coin qui soit disant est magnifique, mais comme son pére à dit qu’il ne marierai jamais sa fille à un soldat, il se dit que c’est peine perdue d’y penser. Mais bon, à tout flamber comme ça, il arrive forcément un moment où ben forcément, il n’a presque plus d’argent. Là, je suis sure que vous vous dites ENFIN, il va payer pour ses crimes, c’est fini la chance et la belle vie!

Et ben en fait non.

Un soir qu’il est tout seul dans une mansarde toute pourrie, il se souvient du briquet, le seul truc qui lui reste de la souche incroyable. Alors pour allumer son feu, il s’en sert. Et ben, au même moment, la porte de sa chambre s’ouvre, et voila pas que le chien aux yeux de soucoupes passe la porte et lui demande ce que son nouveau maître veut qu’il fasse.

Là le soldat il hallucine même pas, il se dit que c’est quand même vachement cool d’avoir gardé le briquet. Alors évidement il lui demande de l’argent, et le chien revient avec une bourse pleine de pièces de cuivre. Après quelques tests, le gars se rend compte que si il se sert une fois du briquet c’est le chien au coffre de cuivre qui arrive, deux fois c’est celui aux pièces d’argent, et trois fois…..je vous laisse deviner.

Alors c’est reparti pour la belle vie, il retrouve les belles chambres, les amis loyaux qui l’aiment beaucoup (si si si ) et voila.

Mais bon, un soir, il appelle le premier chien et lui dit que quand même, l’argent c’est bien beau, mais qu’il aimerai voir la princesse, au moins une fois. Le chien s’en va et reviens avec la princesse toujours endormie sur son dos. Ne me demandez pas comment c’est possible hein. Mais bon.

Alors elle est trooooop belle. Il lui fait un petit bisous et le chien la ramène chez elle.

Donc la en plus d’être un meurtrier, un profiteur un menteur on peut rajouter bisous non consentit. Je vous laisse imaginer la punition à la fin du conte.

La princesse, le matin, elle se souvient mais elle croit qu’elle a révé. Alors elle en parle à son pôpa, il décide de faire garder sa chambre pour la nuit prochaine.

La nuit donc, notre gars il fait la même astuce, sauf que cette fois la princesse est suivie par une dame qui découvre l’endroit ou habite notre méchant. Elle s’arrete au portail et le marque d’une croix blanche pour le repérer le lendemain. Bon par contre, hein, elle est pas plus épatée que ça de voir la princesse endormie enlevée par un chien aux yeux géants qui parle. Non non, mais bon, quand je vois certains films de série z aujourd’hui, je me dit qu’ils sont pas si incroyables que ça en fait.

Et voici une illustration d’époque ! (l’arnaque! elle à vachement l’air de dormir la princesse hein…..)

Bon, mais le chien quand il ramène la princesse, il voit bien qu’il y a une croix sur la porte. Alors comme il est malin (c’est un chien hein) il fait des croix sur tout les autres portails et il retourne d’ou il vient.

Au matin bien évidement, toute la cour sort et cherche le portail avec la crois blanche dessus. Et ils doivent bien se rendre compte qu’ils se sont fait avoir. Impossible de trouver la bonne. Ils sont un peu vexés, mais il rentrent chez eux. Cette fois, le roi il installe (attention, encore un effort d’imagination) un paquet de farine percé sur la princesse, le tout discrètement bien évidement.

Du coup ben le lendemain, ils vont arrêter le soldat.

Ah ah ah ça y est la justice va enfin s’abattre sur cet infâme personnage!

Ils le jettent dans un cachot. Et puis la sentence tombe, il va être pendu. Parce qu’enlever une princesse on rigole pas hein.

Et puis ben avant d’être pendu, il demande une dernière faveur: fumer une dernière pipe. Ouais c’est une pipe, on est au moyen âge suivez un peu.

Evidemment, la pipe il en à rien à taper, il s’énerve sur son briquet pour l’actionner autant de fois qu’il faut pour faire apparaître les trois chiens. Alors il leur demande tout simplement:

“Empêchez moi d’être pendu!”

Non mais je vais bien trouver une astuce comptez sur moi hein

Alors la c’est le carnage du siècle  Parce que les chiens ils sont pas idiots, mais c’est pas des diplomates non plus hein. Les chiens sautent sur les juges, le bourreau, et les mettent en morceaux. Le roi qui est à coté se met à hurler un truc genre “je ne tolérerai pas que” mais le grand chien l’attrape lui et la reine, et hop prix de gros, il les tue tout les deux devant une foule apeurée.

Je vous avoue que je ne me souvenais pas de comment le conte finissait. A ce moment je me suis dit bon, ben voila il aggrave son cas….

Et en fait…

Ben la foule l’acclame, et crie “- Petit soldat, tu seras notre roi et tu épouseras notre délicieuse princesse!”

Je me demande si ils sont pas un peu hallucinés eux aussi. Bref, tout le monde à l’air d’accord. Ce tueur sans pitié mérite bien d’être roi, c’est tellement évident.

Et donc on fait monter le soldat et la princesse qu’apparament ça ne dérange pas plus que ça d’aller en balade avec le meurtrier de ces parents dont les corps sont encore chaud, et les chiens gambadent devant, en criant “bravo”. Oui oui oui.

On nous précise même que la princesse devint alors reine, ce qui lui plaisait beaucoup, que la noce dura huit jours et que les chiens étaient à table.

Ben c’est terrifiant, mais ça se finit comme ça.

Moralité, ceux qui vous emmerdent, il vous suffit de les tuer, et avec de l’argent vous aurez tout ce que vous voulez.

Je vous avais prévenu que c’était pas un conte pour les enfants hein.

4 thoughts on “[Saturday Legend Fever] Le briquet (Andersen)

  1. Malthéa says:

    Ta version est plus marrante que l’originale!

  2. aldawen says:

    bon c’est décidé demain je reprend la cigarette ^^

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