Musique d’ascenseur encensée

2086, salle de concert, quelque part en France. Le programme est alléchant, une interprétation du vieux répertoire d’un artiste ancien du nom de Richard Clayderman. Les musiciens s’avancent sur la scène, sérieux et dignes. L’assemblée applaudit délicatement pour ne pas troubler leur concentration.

Les interprètes s’assoient et prennent un air pénétré pour s’imprégner de l’essence même de l’oeuvre qu’ils vont jouer. Dans la salle, personne ne moufte. Religieusement, on attend le début du récital.

La musique commence, et chaque auditeur est empli d’une émotion certaine, tout en restant convenablement assis et pensif afin d’apprécier au mieux la virtuosité de l’exécution.

Le premier morceau s’achève [enfin, dans le souffle des eaux] et quelqu’un en profite pour toussoter. A droite, un fou fait mine d’applaudir, aussitôt refroidi par les regards noirs de ses voisins.

A la fin du récital, le public applaudit, (ni trop ni trop peu) et sort de la salle en bavardant allègrement sur la virtuosité technique, la parfaite exécution des oeuvres, la fidélité recherchée à l’artiste originale, et la soirée se finit.

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J’aime pas Halloween. [légende inside]

Ce soir c’est Halloween. Faites péter les citrouilles, les sorcières avec leurs nez crochus et leurs chapeaux d’un mètre de haut, faites semblant d’avoir peur, mais surtout surtout: n’oubliez pas d’acheter, d’acheter, et encore acheter tout les parfaits accessoires d’une fête réussie, des fausses toiles d’araignées au sang en bouteille, des citrouilles en plastique aux paniers à bonbon à 15 euros.

Commercialement parlant, Halloween  c’est un peu le repos de la femme. C’est à dire que le reste de l’année, on vous colle une potiche pour vous vendre absolument n’importe quoi, de la montre à la voiture, en passant par les pots de confitures. Eh ben en ce moment, “la femme” de pub peut prendre un repos bien mérité, puisque Halloween la remplace dans le coeur des publicitaires. Continue reading